Mon métier... mon diabète : épisode 3, Responsable commercial en vins et spiritueux

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Jonathan a quitté la France en 2011 pour s‘installer de l’autre côté de la Manche, à Londres. C’est quatre ans après qu’il a été diagnostiqué… et cette première étape a été plutôt complexe ! Ancien sommelier, il est aujourd’hui responsable de business développement dans le secteur des vins, spiritueux et bières, son quotidien ne connaît ni horaires, ni routine ! La relation client dans son secteur implique un rapport à l’alimentation qui nécessite une gestion parfois atypique de son diabète. Rencontre…

Premier pas et mauvais diagnostic

En 2015, je gérais un restaurant et je travaillais 12 à 14 heures par jour. J’ai soudainement perdu 30 kg en l’espace de 6 semaines. Le médecin m’a diagnostiqué un diabète de type 2. Le début des péripéties… et 3 ans de perdus entre régimes low carb (faible en glucides) et traitements antidiabétiques oraux non adaptés. J’ai donc pris un autre avis médical : une simple prise de sang a révélé que j’avais un diabète de type 1 lent (Latent Auto-immune Diabetes in Adult - LADA). Depuis 2019, je suis traité par multi-injections associées à un capteur de glucose en continu, mon HbA1c est passé de 16,4% à 5,4% entre février et septembre 2019 ! 

Entre horaires irréguliers, kilomètres et business, un seul mot-clé : la planification !

Des résultats dont je suis fier, d’autant que j’exerce une profession aux rythmes irréguliers : je vends de l’alcool à des restaurants, bars et hôtels. Entre rendez-vous professionnels, salons et soirées de dégustation… Pour moi, il n’y a pas de distinction semaine/week-end. Autre challenge, mon secteur géographique couvre tout le Sud-Est de Londres, ce qui implique de longs trajets en transports en commun et à pied. Je marche entre 10 à 15 km/jour avec un sac à dos chargé de bouteilles et de mon matériel de base : stylo, aiguilles, lecteur de glycémie… il peut peser entre 3 et 8 kg. Ajoutez à cela mes séances de sport (je pratique la natation longue distance et le triathlon), je consomme beaucoup de calories chaque jour ce qui m’oblige à adapter ma prise de glucides et donc mon traitement avec précision. Au quotidien, je suis donc, par la force des choses, très organisé. Je connais à l’avance mes trajets, le nombre de mes rendez-vous et de bouteilles dans mon sac… et donc son poids ! Je dois calculer chaque jour la distance que je vais parcourir et pour ça, faire un plan m’aide beaucoup.

Gérer l’alimentation sur le pouce…   

Le plus difficile à gérer ce sont les repas de midi, d’autant que je ne peux pas transporter mon déjeuner. En Angleterre, le lunch se résume généralement à un sandwich avalé en 5 minutes, donc un choix limité et surtout un apport riche en  glucides… Ma journée type est bien chargée :  je me lève à 5h30 pour m’entraîner, donc je prends mon petit-déjeuner tôt. En général, lorsque je suis sur le terrain, mon lunch consiste en un wrap (45 – 50 g de glucides) entre deux réunions. Il m’arrive souvent de prendre mon bolus dans la rue, un abribus ou dans le train/métro. Parfois, il m’arrive de ne déjeuner que vers 15 ou 16h… J’ai donc toujours avec moi 400 ml de jus de pomme et 2 barres énergétiques (20 g de glucides) pour éviter les hypoglycémies, quand mes pauses déjeuner sont décalées ou en cas d’imprévu. 

Relation client et alcool : le secret est la connaissance de soi

On le sait, l’alcool influe sur la glycémie. Ancien sommelier, je crache l’alcool lors des dégustations... Toutefois, dans le métier de commercial, la relation client est primordiale, je suis donc souvent invité à partager un verre ou un repas avec un client… et parfois, c’est compliqué ! Encore récemment, suite à une dégustation, tandis que je préparais le contrat pour un prospect d’origine chinoise, sont arrivés sur la table des rouleaux de printemps, des gambas marinées et encore d’autres spécialités, pour célébrer ce nouveau partenariat ! Il était 14 h et j’avais déjà déjeuné à 12 h… J’ai donc déjeuné une deuxième fois et je les ai accompagnés dans la dégustation de vin. Pour éviter que ma glycémie s’emballe, j’ai repris deux unités de bolus. Deux heures après j’étais à 154,9 mg/dl , soit une double victoire : un nouveau client et une bonne maîtrise du diabète dont je suis fier !

Avec le temps et la pratique, j’ai appris à comprendre comment mon corps réagit face à l’ingestion d’alcool. La bière fait augmenter ma glycémie avant une chute soudaine après 1 heure ou 2, tandis que les spiritueux, si je ne mange rien, font chuter ma glycémie dans l’heure qui suit. Évidemment, cela peut changer en fonction de ce que je mange, de mon niveau de fatigue ou de l’intensité de la session de sport de la veille… J’ai aussi découvert (dans la douleur) que les “gueules de bois” et les hypoglycémies ont les mêmes symptômes : maux de tête, difficultés à parler et à penser, fatigue, tremblements parfois. 

 

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