Le cœur des femmes diabétiques : ne négligez pas la prévention !

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Parmi les complications du diabète, les maladies cardiovasculaires tiennent une part importante. Si elles sont la principale cause de mortalité chez les femmes, les maladies cardiovasculaires sont pourtant évitables dans 80 % des cas. Pour le Pr Claire Mounier-Véhier*, chef de service à l’institut cœur-poumon du CHU de Lille, cofondatrice de “Agir pour le Cœur des femmes”, l’écoute de soi, le dépistage et l’action sur les facteurs de risque, doivent être au cœur du dispositif de prévention, en particulier chez les femmes diabétiques.

Quelles sont les particularités des maladies cardiovasculaires chez les femmes ?

Pr Claire Mounier-Véhier :Chez les femmes, le risque cardio-vasculaire est rythmé par les cycles hormonaux. Les variations hormonales liées aux cycles, à l’âge, les sur-sollicitations cardiaques lors des grossesses, la ménopause… constituent des facteurs de risques artériels supplémentaires que les hommes n’ont pas.

Par ailleurs, le cœur et les artères des femmes ne développent pas toujours les mêmes lésions, ni les mêmes symptômes. Chez les patientes jeunes et dans un cas sur deux après la ménopause, une grosse fatigue, un essoufflement inhabituel lors d’un effort modéré, des palpitations ou des douleurs d’allure digestive ou dans le dos contrastent avec celles plus connues de douleur en étau dans la poitrine irradiant dans le bras gauche et la mâchoire. D’où l’importance de savoir s’écouter pour déceler toute anomalie, inconfort inhabituel et consulter.

Quels sont les facteurs de risques associés en cas de diabète de type 1 ?

Pr Claire Mounier-Véhier :Le diabète est, en soi, un facteur de risque cardiovasculaire, car la glycation (réaction de l'organisme entre le sucre et les protéines) accélère le vieillissement des artères. Chez ces patientes, les autres facteurs de risque : tabac, hypertension, cholestérol, surpoids, obésité, stress, sédentarité et facteurs psycho-sociaux… sont aussi plus toxiques. Bien sûr, si le diabète est équilibré, le risque diminue, mais le contexte global de la maladie chronique doit inciter à une plus grande vigilance quant à l’hygiène de vie et à un dépistage régulier, en particulier aux différentes étapes de la vie hormonale.

Comment prévenir efficacement les accidents cardiovasculaires ?

Pr Claire Mounier-Véhier :La bonne nouvelle, c’est que chez les femmes, l’action sur les facteurs liés à l’hygiène de vie est beaucoup plus impactante que chez les hommes. Par ailleurs, il n’y a pas de petite prévention. Même si l’idéal est de pouvoir contrôler tous les paramètres, le fait d’agir efficacement sur un seul facteur de risque reste bénéfique. Un bon moyen mnémotechnique pour anticiper et prévenir de manière efficace les maladies cardiovasculaires est d’éviter ce que j’appelle les S rouges : Sucre, Sel, Sédentarité, Stress, Surpoids, Solitude et de favoriser les S verts : Sport, Sérénité, Sommeil, Sourire, Sexualité (aux vertus sportives et anti-stress). Et dans la période actuelle, ne surtout pas sous-estimer l’impact des facteurs psycho-sociaux (stress, charge mentale, isolement social, précarité…) et la sédentarité qui augmentent le risque cardiovasculaire et métabolique.



Pour en savoir plus sur les maladies cardiovasculaires lorsque l’on est porteur de pompe à insuline redécouvrez notre article dans le Dinno Mag

 

Référence : 

Le Pr Claire Mounier-Véhier* est co-fondatrice avec Thierry Drilhon (chef d’entreprise) du fond de dotation : « Agir pour le cœur des femmes » .

Elle est auteur du livre : « Mon combat pour le cœur des femmes » éd. Marabout, 2019.

 

Pour aller plus loin, des outils utiles à télécharger dans la rubrique fiches pratiques : 

www.agirpourlecoeurdesfemmes.com/